Finition | Cartonné ( reliure à dos carré ) |
Particularités | Jaquette |
État | Très bon état, une marque sur la couverture, v. photo |
Nb. de pages | 206 |
Année d'édition | 1992 |
Langue | Français |
Format | 26 x 30 x 3 cm |
Éditeur | Lannoo |
Préface du LIEUTENANT GÉNÉRAL AVIATEUR G. VANHECKE
Aide de Camp du Roi Chef d'État-Major de la Force Aérienne 1992.
Bien que l'aviation militaire en Belgique ait déjà plus de 75 ans, la Force Aérienne Belge n'existe, comme entité individuelle et indépendante à l'intérieur des Forces Armées, que depuis 46 ans.
A l'issue victorieuse de la Seconde Guerre mondiale, et malgré le fait incontestable que cette victoire fut acquise en grande partie grâce à l'arme aérienne, il a fallu beaucoup de persuasion pour convaincre le monde politique de l'époque, l'opinion publique et le commandement militaire, de la nécessité de pouvoir disposer d'une Force Aérienne moderne et autonome.
Le 15 octobre 1946 ces efforts furent récompensés et la Force Aérienne devient réalité.
Le développement de la Force Aérienne a été favorisé par l'évolution politique internationale et la nouvelle menace surgie à l'Est. Pendant la guerre froide, lors du blocus de Berlin et, peu après, au cours du conflit coréen, les forces aériennes des pays occidentaux, regroupées dans le cadre d'une alliance à peine née, ont pu prouver, d'une façon décisive, l'importance d'une arme aérienne moderne et capable de réagir promptement.
Aujourd'hui, en 1992, pratiquement un demi-siècle après sa naissance, la Force Aérienne moderne ne se compare plus à celle de l'époque des Spitfire.
La technologie aéronautique a pris son envol grâce entre autres à l'astronautique. En quelques années à peine, la vitesse des avions de chasse et passée de 600 à 700 km/h à Mach 2, Mach 3..., tandis que s'annonçait l'ère de l'ordinateur.
La guerre du Golfe a prouvé entretemps que l'armement aussi a connu une évolution fort rapide, mais surtout, qu'un conflit sans participation de l'arme aérienne est inconcevable, et qu'elle doit, à ce titre être considérée comme un facteur décisif. Malgré les récents développements internationaux et l'instabilité croissante en Europe et au Moyen-Orient, la fin de la Guerre Froide a donné lieu à d'énergiques interventions visant à diminuer l'importance numérique et la disponibilité des forces armées. Le danger existe que la Force Aérienne, consécutivement à la rage du désarmement, soit amenée à ne jouer qu'un rôle de second plan. À cause des restrictions budgétaires, non seulement la réduction structurelle progressive de la Force Aérienne est devenue nécessaire, mais également, ce qui est plus grave, la modernisation et la mise à jour technologique sont, à terme, menacées.
Pendant les 46 ans de son existence, la Force Aérienne a fait figure en Europe, de partenaire loyal, compétent et très respecté au sein des structures intégrées de l'OTAN, ainsi qu'en Afrique, où la Force Aérienne a dû intervenir plusieurs fois dans des circonstances dramatiques. Et n'oublions pas le reste du monde où furent écrites, grâce aux interventions humanitaires, devenues synonymes de conscience professionnelle, compétence et dévotion, plusieurs belles pages d'histoire de notre Force Aérienne. Nombreuses aussi furent les actions de sauvetage en mer, où bon nombre de civils et marins durent leur vie grâce à l'intervention désintéressée d'équipages d'hélicoptère hautement qualifiés.
Par son ardeur, son inventivité et sa compétence, le personnel de la Force Aérienne a, pendant toutes ces années, toujours su trouver des solutions aux problèmes auxquels il était confronté et, il a même réussi, malgré les restrictions, à rendre la Force Aérienne plus efficace et plus sûre. Pour cette raison, je suis convaincu que ce même personnel, par sa motivation et son application, permettra à la Force Aérienne belge de conserver les hauts standards de qualité qu'elle a acquis au cours des 46 dernières années.
Ce livre, dans lequel l'histoire de notre Force Aérienne est retracée par des initiés, c'est-à-dire par des gens qui en ont fait partie, n'a pas uniquement une valeur historique, mais celui-ci doit également se faire l'ambassadeur de la Force Aérienne auprès de la population et de ses représentants : les mandataires politiques.
Chronique de MICHEL BAILLY pour le Soir publié le 22/12/1992
La Force aérienne en album: livre vole!
Le rôle prépondérant de l'aviation militaire a été illustré par la guerre 1939-1945. La bataille d'Angleterre, qui marqua le premier coup d'arrêt imposé aux triomphes fulgurants des armées hitlériennes, fut aérienne. Les stukas de Goering avaient, en 1940, terrorisé aussi bien les unités alliées en retraite que les civils fuyant sur les routes de France. L'aviation japonaise allait, le 7 décembre 41, causer la désastreuse surprise de Pearl Harbour. Chasseurs et bombardiers domineraient, tout au long de la guerre, la montée de la supériorité alliée sur les forces de l'Axe. Dans toutes les formes de combat, l'avion affirma son indispensable puissance et son incomparable efficacité. Les Soviétiques développèrent un armement spécifique et des techniques d'attaque aérienne pour la lutte contre les chars. L'avion affirmerait encore son empire grandissant dans la chasse aux sous-marins allemands, dans la destruction de l'industrie du Reich et dans les batailles navales où fut exemplaire l'affrontement de Midway.
Surclassés et massacrés en mai 40 par la Luftwaffe, les aviateurs belges survivants reprirent aussitôt le combat, participèrent à la bataille d'Angleterre et s'illustrèrent sur de nombreux champs de bataille, entre autres sous les cocardes de la South African Air Force. Au lendemain de la guerre, les éléments les plus favorables étaient ainsi réunis pour que la Belgique, elle aussi, se dote d'une force aérienne moderne. Les impératifs technologiques étaient évidents. Et l'aviation, auréolée par ses récents exploits guerriers, était populaire et fascinante pour la jeunesse.
UN RÔLE D'AMBASSADEUR
Aujourd'hui, la dissolution de la «guerre froide» et, plus encore, les infortunes budgétaires de l'État remettent en cause les moyens mis à la disposition de la Force aérienne comme ceux des autres secteurs de l'armée. En cette période de turbulence, l'état-major de la FA a pris l'initiative de publier l'histoire des 45 ans de celle-ci. Une équipe de spécialistes, Gustave Rens, Michel Terlinden, Hervé Donnet, Eddy Laden, Jacques Schelfaut et André Janssens ont composé un bel album de 216 pages, enrichi de plus de 300 illustrations, dont 160 en couleurs. Dans une préface, le prince Philippe, pilote breveté, célèbre la satisfaction d'avoir réalisé son rêve: «voler de ses propres ailes». Et, pour que la FA soit à même d'en faire autant malgré le marasme économique actuel, son chef d'état-major, le lt-général G. Vanhecke, souhaite que ce livre soit un ambassadeur de la FA auprès de la population et de ses représentants que sont les mandataires politiques.
De la signature, en 1913, par le roi Albert, du décret qui créait «La compagnie des aviateurs», au choix, en 1975, du F-16, en remplacement du F-104, volant déjà à 2.300 km/h, équipé d'un radar et d'un ordinateur, se sont multipliées les innovations techniques et les réorganisations en vue d'intégrer, dans une défense occidentale commune, un matériel de plus en plus coûteux. L'importance des dépenses allait, en 1963, conduire à la création du poste de chef d'état-major général, échelon intermédiaire et coordonnateur entre le ministre et le chef d'état-major de chaque arme.
Dans l'immédiat après-guerre, les aviateurs belges demeurèrent intégrés à la RAF dont ils ne furent séparés que le 1er octobre 1946. En novembre de la même année, une commission mixte, composée de parlementaires et de militaires, s'employa à la réorganisation de l'armée. En 1948, la FA recevait ses premiers «Jet», en application du traité de l'Union occidentale.
AMÉLIORATION MALGRÉ TOUT
Le lecteur, gourmand de technique, suivra, dans les pages de l'album, l'évolution appelée par les leçons de la guerre de Corée et aura sous les yeux l'apogée, dans les années 50, de la Force aérienne qui disposait alors de près de 700 avions. Il sera instruit de l'importance de l'«Alpha-Jet» dans l'écolage et des conditions d'une extension de la part de la FA dans les missions humanitaires.
Les auteurs du livre et leurs mandants ont voulu colorer d'espoir la conclusion de cet ouvrage essentiellement descriptif. En dépit des amputations budgétaires, la FA poursuit l'amélioration de ses équipements qui soutiennent les chances de survie dans un environnement «électroniquement hostile». De même s'y préoccupe-t-on de la protection des ailes des transporteurs C-130 contre les appareils guidés par infra-rouge. La pauvreté serait-elle impuissante à arrêter le progrès?
Album «La Force aérienne», éd. Lannoo, 1.750 F. Renseignements: Fonavibel, Quartier Roi Albert, rue de la Fusée, 70, 1130 Bruxelles. Tél. 02-243.53.90.