HISTOIRE DE L'AVIATION MILITAIRE: L'ARMÉE DE L'AIR 1928-1981

AVANT-PROPOS 

L'édition de luxe de l'histoire de l'aviation militaire française traite de l'évolution des forces aériennes, du ballon de Fleurus au Mirage 2000.

Il est apparu nécessaire, pour permettre une plus grande diffusion de cet ouvrage, d'en présenter une édition destinée à un public plus large. Cette édition, qui reprendra en le mettant à jour le texte de l'édition de luxe, débute par la première partie du livre et court de 1928, date de la création du ministère de l'Air, à nos jours (ndlr. 1981, date de publication du livre). Ceci peut ne pas sembler logique mais nous avons cru cependant nécessaire de mettre en priorité à la disposition des lecteurs la partie de l'ouvrage initial qui intéresse le plus grand nombre.

Bien entendu, l'édition de la première partie suivra. Pour la partie actuelle, il nous semble indispensable de rappeler les conditions générales dans lesquelles l'ensemble a été rédigé. Le but de cette publication était de procurer aux lecteurs un livre relativement synthétique fournissant les données de base indispensables à tous ceux qui veulent approfondir l'histoire de l'Armée de l'Air. Il n'était bien entendu pas question, compte tenu du volume de l'ouvrage, de développer dans le détail des périodes qui sont suffisamment riches pour, à elles seules, faire l'objet de plusieurs tomes.

Dans le même esprit, nous n'avons pas cru devoir nous étendre sur les aspects anecdotiques de cette histoire. Les publications réalisées antérieurement par le S.H.A.A. et le Musée de l'Air et de l'Espace, ainsi que les publications actuellement en projet, devraient, peu à peu, permettre de répondre aux vœux de tous les lecteurs.

INTRODUCTION 

Lorsque le 14 septembre 1928 Monsieur Laurent-Eynac est nommé ministre de l'Air et que l'on envisage enfin de donner son indépendance à la dernière née de nos armées, cette Armée de l'Air se trouve déjà héritière d'un passé riche de gloire et de traditions.

C'est en France que s'est réalisé pour la première fois le vieux rêve de l'homme : s'élever dans les airs.

Très tôt après les ascensions de Montgolfier d'une part, de Pilâtre de Rozier et du marquis d'Arlandes d'autre part, naît l'idée révolutionnaire de l'utilisation de la 3ème dimension à la guerre. L'imagerie populaire célèbre comme il convient le ballon de Fleurus servi par les "aéros-tatiers" de la République.

En dépit des résultats obtenus, l'arme nouvelle tombe rapidement dans l'oubli.

Déjà la gloire des aérostiers semble porter atteinte au prestige du chef de guerre.

La France néglige l'aérostation militaire en dépit de quelques utilisations épisodiques jusqu'en 1870.

Le rôle joué par les ballons, au cours du siège de Paris, conduit cependant à repenser les problèmes de l'emploi à la guerre des plus légers que l'air. Gambetta, se basant sur son expérience personnelle, obtient que soient accordés au Capitaine Renard les crédits permettant la création de laboratoires à Chalais-Meudon, chargés de mener les recherches nécessaires pour aboutir au renouveau de l'aérostation militaire. L'oeuvre de Charles Renard est considérable, tant dans le domaine des ballons captifs que dans celui des dirigeables. Mais Renard est aussi un de ceux qui croit à l'avènement prochain du règne du plus lourd que l'air.

Ce règne a été annoncé par Ader dès 1890 par les bonds effectués sur l'Eole et sur l'avion et aussi par un livre prémonitoire écrit en 1898 et publié en 1908: "L'aviation militaire". Les travaux d'Ader ne pouvaient guère aboutir sur un engin capable de prendre et de tenir l'air. Il en est tout autrement de ceux menés par le Capitaine Ferber qui sera appelé par Renard à Chalais-Meudon.